- MAURITANIE - Actualité (1990-1996)
- MAURITANIE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique islamique de MauritaniePolitique intérieureLe 15 avril 1991, le colonel Maaouya Ould Taya, chef de l’État depuis décembre 1984, annonce l’engagement du régime dans la voie de la démocratisation. Le 12 juillet, la nouvelle Constitution instaurant le multipartisme est approuvée lors d’un référendum par 97,94 p. 100 des voix. Le 25, le Comité militaire de salut national, au pouvoir depuis 1978, adopte les lois autorisant la création de partis politiques et instaurant la liberté de la presse.Le 24 janvier 1992, le président sortant remporte la première élection présidentielle multipartite de l’histoire du pays. Le colonel Maaouya Ould Taya obtient 62,65 p. 100 des suffrages, contre 32,75 p. 100 à son adversaire Ahmed Ould Daddah, demi-frère du premier président civil de la Mauritanie indépendante renversé par l’armée en 1978. Contestée, cette victoire donne lieu à des affrontements à Nouakchott et à Nouadhibou. Les Forces de libération des Africains de Mauritanie annoncent la reprise de la lutte armée, suspendue en juillet après l’engagement du processus démocratique.Les 8 et 13 mars se déroulent les élections législatives. L’opposition, réunie dans la coalition de l’Union des forces démocratiques, boycotte le scrutin. La participation est faible. Au second tour, le Parti républicain démocrate et social au pouvoir remporte 67 sièges sur 79.Les 21 et 22 janvier 1995, l’introduction de la T.V.A., suivie par une hausse du prix de la farine, provoque des émeutes à Nouakchott et dans plusieurs autres villes, qui conduisent le gouvernement, le 23, à instaurer l’état d’urgence. Les 2 principaux chefs de l’opposition, Ahmed Ould Daddah et Hamdi Ould Moukness sont placés quelque temps en résidence surveillée.Le 2 janvier 1996, le Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar, chargé de conduire la mouvance présidentielle aux élections, est remplacé par Cheikh el Avia Ould Mohamed Khouna, un technocrate.Le 19 octobre, le Parti républicain démocratique et social au pouvoir remporte largement les élections législatives.Vie économiqueEn 1992, l’économie demeure stagnante. L’aide internationale se poursuit dans le domaine alimentaire. Le F.M.I. approuve un plan de développement sur 3 ans, impliquant une dévaluation et la hausse des prix des denrées de base. Ces mesures provoquent d’importantes manifestations en octobre.En 1993, la Mauritanie renoue avec la politique d’ajustement. Un assainissement financier intervient également avec l’accord conclu le 27 janvier au sein du Club de Paris, qui permet une réduction jusqu’à 50 p. 100 de la dette publique ou garantie du pays. Un plan de relance prévoit la privatisation de plusieurs entreprises publiques. Un programme destiné à préserver les ressources naturelles, menacées par une exploitation abusive, est mis en place. Les États-Unis retirent à la Mauritanie, le 25 juin, l’accès au système de préférences généralisées (G.S.P.), lui reprochant de ne pas respecter les droits des travailleurs. Le G.S.P., qui permet aux pays en voie de développement bénéficiaires de vendre certains produits en franchise de droits, est fréquemment utilisé par Washington comme moyen de pression commerciale. Une invasion de criquets pèlerins atteint, à la mi-septembre, les régions agricoles du Centre et du Sud.Le 27 janvier 1994, le F.M.I. accorde un prêt de 23 millions de dollars pour aider le gouvernement à réaliser son programme économique pour 1994 : taux de croissance de 4,3 p. 100, baisse de 3 p. 100 du taux d’inflation et réduction du déficit.En 1995, les mesures de rigueur adoptées par le gouvernement – renforcement du système fiscal et, notamment, introduction de la T.V.A. – provoquent des émeutes, mais sont bien accueillies par les bailleurs de fonds du pays, dont le F.M.I.En 1996, le redressement de l’économie se poursuit, sous l’égide des organisations financières internationales.Relations internationalesEn janvier 1991, des manifestations pro-irakiennes de protestation contre le déclenchement de la guerre du Golfe se multiplient en Mauritanie, comme dans les autres pays du Maghreb.En août 1992, les relations diplomatiques avec le Sénégal sont rétablies. Elles avaient été rompues en août 1989 à la suite des violences qui avaient opposé Mauritaniens et Sénégalais.Le 13 janvier 1993, malgré l’appel au boycottage lancé par la Ligue arabe, la Mauritanie – comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie – signe à Paris le traité interdisant la fabrication et l’emploi des armes chimiques.En août 1996, la Mauritanie conclut avec l’Union européenne un accord sur la pêche qui prévoit le triplement des prises européennes autorisées dans les eaux mauritaniennes en échange du versement de 267 millions d’euros sur 5 ans, soit le tiers des ressources budgétaires du pays.
Encyclopédie Universelle. 2012.